L’Open Access Week est souvent l’occasion de se pencher sur les évolutions en matière d’Open Access et de regarder vers le futur.
Qu’en est-il de l’Open Access en 2022 ?
De nombreux principes partagés à concrétiser rapidement
Il y a de nombreux points sur lesquels les universités et organismes de financement de la recherche s’accordent aujourd’hui. En travaillant ensemble dans la même direction, nous pouvons faire en sorte que ces principes idéaux se concrétisent :
- L’Open Access doit être immédiat : les périodes d’embargo doivent à terme disparaitre.
- Les auteurs doivent conserver leurs droits et publier sous licence libre (Creative Commons)
- Le modèle hybride ne doit plus être considéré comme du véritable Open Access.
- Les prix et les contrats avec les éditeurs doivent être transparents.
- Un travail de recherche doit être évalué sur ses mérites et non sur le degré de popularité de la revue dans laquelle il a été publié.
Face à des problématiques globales comme le changement climatique ou les récentes épidémies, il est nécessaire que la publication scientifique soit accessible le plus largement et le plus rapidement possible.
La grande bonne nouvelle pour l’Open Access, cette année, c’est la décision du gouvernement américain : d’ici 2026 les publications de recherches financées par tous les fonds fédéraux américains devront être accessibles à tous gratuitement et SANS AUCUN embargo ! Espérons que cette décision se répercutera bientôt en Europe et en Belgique. L’Open Access immédiat est la seule voie !
Des problèmes à régler : transformative agreements, revues hybrides, APC
Il subsiste des points sur lesquels il est difficile de s’accorder.
Par exemple, la cOAlition S, si elle promeut toutes les formes d’Open Access, se base néanmoins beaucoup sur le Gold Open Access payant et les transformative agreements pour aller vers le 100% OA (du moins jusqu'en 2024). Ces accords transformants permettent aux institutions via leurs bibliothèques d’acheter les abonnements aux revues et en même temps d’assurer que certains des articles de leurs auteurs soient publiés en libre accès, moyennant quoi les revues concernées passeraient intégralement en Open Access dans un certain délai. Il s’agit donc de revues hybrides dont les APC sont payés en s’intégrant dans le contrat d’accès aux revues mais qui promettent de devenir des revues Gold Open Access à terme.
ULiège Library ne développe pas de tels accords avec les éditeurs pour les raisons suivantes :
- Ils pérennisent un modèle économique discriminant pour les chercheurs des institutions qui sont dans l’incapacité financière de mettre en place ce type d’accords.
- Ils ne s’inscrivent pas dans un modèle durable et éthique de l’Open Access que nous défendons.
- De plus ils renforcent encore la position dominante de certains éditeurs et garantissent leurs profits.
- Enfin, le délai de transformation de la revue vers le gold Open Access n’est pas toujours clairement défini !
Quel avenir pour l'Open Science à l'Université de Liège ?
À l'occasion de l'Open Access Week 2022, le Vice-Recteur à la Recherche, Michel Moutschen a répondu à nos questions sur la politique de l’Université de Liège en matière d'Open Science pour les années à venir.